Des citoyens viennent d’analyser les doléances issues du soulèvement des Gilets jaunes. Alors, que veut le peuple ?
Dans un article du Monde diplomatique de juin 2022, on apprend qu’un groupe de chercheurs et de citoyens a décortiqué les archives départementales de Gironde. Ils ont cherché le contenu profond des « cahiers de doléances » mis en place en 2019 par le gouvernement Macron, alors mis en difficulté par la révolte des Gilets jaunes.
N°1 : Vivre dignement de son travail et justice fiscale
La revenidation numéro 1 est la possibilité pour chacun de vivre dignement de son travail, ou de sa retraite. Les Français considèrent que toute personne qui travaille doit pouvoir, au minimum, pouvoir subvenir à ses besoins. Cela signifie assumer toutes ses dépenses contraintes et élever ses enfants sans privation. La politique fiscale est injuste. Trop clémente avec les riches (suppression de l’ISF, ristournes aux grandes entreprises) et trop sévère avec les modestes (taxe sur le travail, CSG, TVA, amendes non proportionnelles).
N°2 : Renouveau démocratique
Les citoyens font le constat d’une démocratie qui ne fonctionne pas. Ce qui est tout à fait normal car notre régime politique n’est pas une démocratie. C’est un système représentatif à dérive oligarchique. Les Français épinglent les élus nationaux (les maires sont épargnés), qui ont un bon train de vie, bénéficient de privilèges et ne sont pas toujours exemplaires.
Si les Français critiquent, ils font aussi des propositions. Référendum d’initiative citoyenne, proportionnelle, reconnaissance du vote blanc… Il n’y a qu’à piocher !
N°3 : Un socle de service publics
Ensuite, les citoyens n’acceptent pas le délabrement et l’éloignement des services publics. Ils veulent une éducation et une santé gratuites et de qualité. La privatisation inquiète. Les Français veulent que les aéroports et les autoroutes restent publics.
N°4 : Démarrer (enfin) la transition écologique
Les Français souhaitent que les thèmes écologiques soient enfin traités, mais pas de façon arbitraire. Les Français n’attendaient pas la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les départementales, décidée à Paris. La hausse de la taxe carbone a été mal amenée, déstabilisant le budget des ménages modestes qui vont au travail en voiture et des artisans. Les citoyens veulent bien participer à la transition écologique, mais à condition que les plus grands pollueurs soient ciblés en priorité.
Conclusion
Les attentes des Français exprimées à l’occasion de la crise des Gilets jaunes sont claires. Les Français veulent vivre de leur travail, une meilleure démocratie, des services publics solides. Ils consentent à la transition écologique si les efforts sont équitables.