Le président de notre association Jérôme Yanez a été reçu par le Premier cercle, un podcast créé par Génération Frexit.
Jérôme y explique l’intérêt politique de la décroissance et répond aux questions de sympathisants du frexit. Un résumé est ci-dessous.
Définition
→ Définitions du mot décroissance issues de notre glossaire :
- Récession, baisse du PIB
- Mouvement politique écologiste visant à la convivialité et au respect de la nature (et en particulier des limites planétaires) par un ralentissement transitoire démocratiquement planifié de l’économie
→ Définition de Timothée Parrique :
Une réduction de la production et de la consommation pour alléger l’empreinte écologique, planifiée démocratiquement, dans un esprit de justice sociale et dans le souci de la qualité de vie.
La décroissance, plus concrètement, consiste à ralentir, réempaysanner, démétropoliser, réensauvager, démarchandiser, démondialiser, réduire le temps de travail, etc. C’est à géométrie variable : les pays riches doivent plus décroître que les pays où la misère est répandue, et les bourgeois doivent plus décroître que les classes populaires.
La décroissance ne vaut pas pour elle-même mais pour son objectif : aboutir à une société conviviale en harmonie avec la nature, qui conserve l’habitabilité de la planète.
Inévitable ?
Le caractère inévitable de la grande récession à venir se comprend en constatant la multiplicité de crises qui convergent au cours du XXIème siècle. En particulier, le pic pétrolier, le réchauffement climatique, la perte de qualité des terres agricoles et la perte en biodiversité. La surpopulation tend à aggraver les problèmes écologiques.
Le pic pétrolier est un sujet particulièrement sensible, car il mène à un pic sur toutes les ressources, y compris les métaux critiques et les ressources alimentaires. C’est le « pic de tout ». L’économie ne peut pas fonctionner sans une énergie abondante et bon marché.
C’est une sorte de grande mâchoire. Les problèmes arrivent en même temps que nous n’aurons plus les moyens énergétiques d’y faire face. La récession en tendance lourde est alors inévitable.
Organiser la récession ou la subir ?
On se dirige actuellement vers l’administration autoritaire de la fin des ressources abondantes par une élite politique plus ou moins corrompue, la crise du gaz dans l’actualité le montre.
Pour éviter cela, il est utile de démanteler les industries non compatibles avec le respect des limites planétaires : publicité, aviation, bagnole, tourisme spatial, tourisme de masse, etc.
Dans un contexte de ressources limitées voire déclinantes, chaque renoncement à une industrie libère des marges de manœuvre sur d’autres activités et soulage la nature d’une pression superflue.
Chaque Tesla non fabriquée permet de fabriquer des dizaines de vélos, de faire de la mobilité conviviale et de laisser le lithium sous terre,
Chaque Tesla évitée, c’est un kilomètre d’autoroute en béton qui peut être remplacé par des dizaines de kilomètres de chemin cyclable.
La baisse du niveau de vie matériel ne mène pas forcément à une baisse du bonheur. Au contraire, choisir collectivement des technologies appropriées apporte de la convivialité et renforce l’autonomie des individus et des communautés.
Si l’on vise une société meilleure, il donc est préférable d’organiser la décroissance plutôt que la subir.